Les Bourgeons

En botanique, un bourgeon est un ensemble de très jeunes pièces foliaires regroupées sur un axe végétatif extrêmement court. Il correspond généralement à une excroissance apparaissant sur certaines parties des végétaux et donnant naissance aux branches, aux feuilles, aux fleurs et aux fruits.

Chez les plantes terrestres, un méristème est une zone de division cellulaire, à l’origine d’organes et/ou de tissus végétaux (ce n’est pas un tissu, car formé de cellules indifférenciées). Les cellules méristématiques indifférenciées se divisent (mitoses) puis se différencient en acquérant une structure et une fonction.

On distingue habituellement les méristèmes primaires qui assurent la croissance de la plante en longueur au niveau de la tige, des feuilles et des racines, et les méristèmes secondaires, responsables de la croissance en épaisseur de certains organes (dits à croissance secondaire) chez certaines plantes (le tronc des arbres par exemple). Chez les végétaux, les méristèmes permettent une croissance infinie.

Ce qu’il faut avoir en tête à partir de la, c’est que dans un bourgeon il n’y a pas une « simple » feuille ou un fruit, mais une unité de croissance dite architecturale. C’est donc à partir du bourgeon que la plante va se développer en créant de la matière « par dessus » et non « par en dessous » comme un ongle de la main ou de l’herbe si l’on veut rester dans le domaine du végétal.

Une fois que vous avez compris et assimilé ça, on peut dire que vous tout compris (ou presque) aux bourgeons de l’arbre. Non ? Alors ok on va plus loin…

Les différents types de bourgeon

Si l’on sait maintenant que le bourgeon assure la croissance et la ramification des tiges, ces bourgeons sont ils tous pareil ? Ont ils tous la même fonction ?

On distingue 2 types de bourgeons :

• L’apical (ou terminal) qui se trouve à l’extrémité de la tige. Ce bourgeon à la particularité de développer une hormone végétale que l’on appelle Auxine. Cette hormone permet de réguler/coordonner la croissance de l’ensemble de la tige. Si le bourgeon apical disparait (mangé par un animal ou arraché par un randonneur par exemple), alors un autre bourgeon, dans le cas d’un Angiosperme (feuillu) prendra le relais ce qui n’est pas le cas pour un gymnosperme (résineux) qui lui ne dispose que d’un bourgeon apical toute au long de sa vie. (lire à ce sujet Étêtage des conifères, la fausse bonne idée)

• Les axillaires qui sont eux situés à l’aisselle des feuilles vont ramifier la tige.

En n’oubliant pas de préciser que l’on parle également de :

• Proventif : bourgeon présent sur la tige mais dormant sous l’écorce qui peut être activé par la plante en fonction de ses besoins.

• Adventif : il s’agit d’un bourgeon axillaire qui a la particularité de s’activer de façon imprévue (organe adventif) et le plus souvent suite à une blessure (arrachement, coupe sécateur ou tronçonneuse, broutage d’animal…). En élagage, on l’appelle maladroitement « bourgeon de réaction ».

La Phyllotaxie

La phyllotaxie est l’ordre dans lequel sont implantés les feuilles ou les rameaux sur la tige d’une plante, ou, par extension, la disposition des éléments d’un fruit, d’une fleur, d’un bourgeon ou d’un capitule. (source)

Il existe plusieurs types de phyllotaxies, qui dépendent du nombre de feuilles par nœud et de l’arrangement de ces feuilles le long de la tige :

• 1 = Deux feuilles par nœud : la disposition est dite « opposée ».

  • Quand ces feuilles, le long de la tige, sont sur un plan, on appelle cela une phyllotaxie « opposée ».

  • Quand ces feuilles, le long de la tige, sont disposées de façon perpendiculaire d’un nœud à l’autre, on appelle cela une phyllotaxie « opposée décussée ».

• 2 = Une feuille par nœud : la disposition est dite « alterne ».

  • Quand ces feuilles, le long de la tige, sont sur un plan, on appelle cela une phyllotaxie « alterne distique ».

  • Quand ces feuilles, le long de la tige, sont disposées tout autour de la tige, on appelle cela une phyllotaxie « alterne spiralée ».

• 3 = Plus de deux feuilles par nœud : la disposition est dite « verticillée ».

Cette section est très importante à comprendre lorsque l’on souhaite se lancer dans la reconnaissance des essences d’arbres, surtout en hiver !

Reconnaitre les bourgeons

Maintenant que l’on sait comment ils fonctionnent et à quoi ils servent pour la plante, penchons nous sur les techniques pour les reconnaitre et donc reconnaitre les arbres qui nous entourent.

On parlera ici de clé de détermination.

En biologie, une clé de détermination est un outil d’identification de taxons (espèce, de genre, famille, etc) reposant sur une succession de choix d’alternatives portant sur les caractères d’un spécimen qui permet de l’identifier, étape par étape ; grâce à ses attributs, c’est-à-dire de l’assigner à un taxon scientifiquement décrit et nommé, et donc de lui donner un nom.

Une des plus ancienne est attribué au naturaliste Jean-Baptiste de Lamarck qui publie en 1779 « la Flore française« .

Certaines sont aujourd’hui disponibles au format papier (pdf), numérique (site et portail web) ou d’applications pour smartphones et tablettes qui disposent de plus en plus d’IA intégrées.

En voici quelques unes :

• Clés de forêt par l’ONF (PDF et application)

• ID-Botanica par Tela Botanica (portail web)

• Flore en ligne par Pierre GOUJON (portail web)

• PlantNet par consortium scientifique (application)

• Botarela par Botarela (portail web)

Une autre ressource (sans doute ma préféré) que l'entreprise EQUILIBRE situé en ARIEGE 09 vous conseille vivement de télécharger et d’imprimer afin de l’avoir en permanence sous le coude me vient du Naturéum chez nos amis Suisse : Bourgeons des plantes ligneuses décidues, le 4 mars 2017 par Joelle Magnin Gonze.

Conclusion

Voilà on arrive au bout de ce nouvel article qui annonce le printemps, comme vous pouvez vous en douter, il y aurait encore beaucoup de chose à dire sur nos amis les bourgeons.

• Peut on les manger ? Si oui lesquels ?

• Ont ils des vertus médicinales ? Si oui lesquelles ? (cf Gemmothérapie)

• Pour les arbres fruitiers, comment fait on pour repérer les bourgeons à bois ou à fleurs ?

• etc.

Mais c’est maintenant à vous de vous poser les « bonnes questions » et satisfaire votre curiosité en profitant d’une prochaine ballade en forêt ou tout simplement dans un parc à côté de chez vous. Muni d’un petit sécateur dans votre poche et d’un sac à doc la récolte est devant vous. N’hésitez pas à laisser vos commentaires en retour.

Ressources pour aller plus loin

• Bourgeons et rameaux (livre)

• Plus d’info sur les méristèmes (article)

• Clé des bourgeons – Miniguide n°106 – La Salamandre (2 €)

• Petit atlas illustré – 125 espèce ligneuses (PDF)

• Reconnaissance des arbres par les bourgeons (article blog)

• La taille de formation et de fructification des arbres fruitiers (article)

• Découvrez la gemmothérapie (article)

• Questionner le monde : les bourgeons (la vidéo pour les enfants)

• Questionner le monde : les bourgeons (Le quizz papier après la vidéo)